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Ses poteries sont d’une légèreté et d’une finesse inouïe.  Ses décors, japonisants, sont raffinés, épurés et féminins à la fois. Et ses formes sont modernes. Je suis l’une des toutes premières fans de Florence Marquet, qui n’est pas n’importe qui pour moi, puisque c’est ma belle-sœur. Je suis son évolution depuis sept ans, et j’adore me rendre dans son garage qui lui sert d’atelier pour qu’elle me montre ses nouvelles pièces, ses nouveaux décors, de nouvelles formes.  Elle me dit souvent "Agathe, arrête de me dire que c’est magnifique, je vais finir par ne plus te croire". Mais je n’y peux rien : ses poteries sont sublimes, et si je ne a connaissais pas je craquerais tout autant 🙂

Florence est l’archétype du créateur : très réservée, elle est rarement satisfaite de ce qu’elle présente et ne se rend pas compte de la beauté de ses pièces. Elle  a tendance à se torturer l’esprit pour améliorer le moindre détail. Entre les nombreux marchés qu’elle fait en Bretagne où elle vit, et à Paris, c’est dans le froid, la porte de son garage ouverte pour avoir un peu de lumière, qu’elle fabrique ses pièces. Vaisselle utilitaire, tasses, plats, théières, vases, pots à cactus (grand succès) et bijoux, la gamme que propose Florence Marquet s’est étendue avec le temps.

Ses poteries, plutôt sombres au départ, qui sont désormais plus lumineuses.  A ses débuts il y a dix ans, Florence proposait beaucoup de créations contrastées bleu nuit - blanc, ou brun - blanc. Mais depuis deux ans, ses poteries - dans les tons blanc, rose et noir avec des petites touches de rouge  et de vert - sont beaucoup plus douces. "J’ai toujours aimé le contraste clair - foncé.  Quand j’ai déménagé de Marseille à Rennes, j’ai eu un problème d’émail et le résultat blanc, que je n’aurais jamais imaginé proposer, m’a plu. Le fait aussi de faire une pause pour élever mon fils m’a permis de mûrir des décors. Et puis comme pour tout le monde,  mes goûts ont évolué : avant je me tournais vers des céramiques aux couleurs vives, maintenant, je préfère les couleurs plus douces".  Florence s’inspire essentiellement de la nature, puisque toutes ses poteries sont décorées de petites fleurs qui rappellent les estampes japonaises.  Ce qui m’épate à chaque fois, c’est la finesse de ses pièces qui rappellent la fragilité de la porcelaine. Florence me confie d’ailleurs que dans l’idéal, elle adorerait travailler la porcelaine, même si ce n’est pas du tout la même technique que la terre vernissée.

De Marseille à Rennes en passant par Birmingham,  la jeune femme a pas mal vadrouillé. Après le bac, cette passionnée d’anglais choisit de s’inscrire en LEA à la fac, mais le système ne lui convient pas et elle décide de partir un an en Angleterre en tant que jeune fille au pair. Pendant cette année passée à Birmingham, la future céramiste prend des cours de poterie, un peu par hasard.  « J’avais envie de faire quelque chose de mes mains, mais je ne savais pas quoi. Mon père étant ébéniste, il nous avait transmis à mes frères et moi le goût du travail manuel ». Toutefois, la famille d’accueil de la jeune femme la met en garde et lui conseille de "trouver un vrai boulot et de faire de la céramique en tant que loisir".

C’est donc remotivée que Florence s’inscrit une seconde fois à la fac, mais ce n’est décidément pas son truc. Grâce aux modules de réorientation proposés à l’époque, elle fait un stage d’une semaine chez un potier qui achève de la convaincre sur son envie.  Elle part dans le sud-est, région où la poterie est reine, pour trouver un maître d’apprentissage et s’inscrire dans un CFA à proximité d’Uzès. Malgré le porte-à-porte, Florence ne trouve pas de maître d’apprentissage.

Pas découragée pour autant, elle passe une annonce dans la revue de la céramique et du verre. C’est alors qu’un couple de Roussillon tenant une maison d’hôte lui propose de travailler pour la maison d’hôte le matin, et de prendre des cours auprès du mari céramiste l’après-midi.  "Si Claire et Alain Briffa ne m’avaient pas rappelée, je ne serais peut-être pas céramiste aujourd’hui. Je leur dois beaucoup. Ce sont eux qui m’ont donné ma première chance, et ma première formation". Un coup de chance providentiel, puisque c’est aussi lors de son passage chez le couple que Florence rencontre le futur père de ses enfants, qui vient prendre des cours de poterie régulièrement.

Après neuf mois passés à Roussillon, Florence trouve un maître d’apprentissage et débute un CAP décoration de deux ans à l’Ecole de Céramique de Provence à Aubagne, qu’elle complète par une formation de tournage.  Puis elle donne des cours de poterie à Bouc-Bel-Air, un petit village situé entre Aix-en-Provence et Marseille. "Je n’étais pas encore prête pour me lancer seule, ce travail me convenait parfaitement. Je donnais des cours pendant trois jours, et le reste du temps je peaufinais mes propres pièces".

C’est une rencontre, une nouvelle fois, qui va lui permettre d’avoir le déclic. Annie Combe est propriétaire de l’Espace Céladon qui a une vitrine dans le quartier du Panier à Marseille (juste à côté de la boutique Plus belle la vie pour les fans !). Son but est de promouvoir des jeunes créateurs en leur louant un atelier à un prix modéré, tout en leur offrant une vitrine. Les artistes donnent également des cours pour enfants et adultes. Pendant deux ans, Florence partage ainsi l’Espace Céladon avec un verrier, un mosaïste et Annie, elle-même céramiste. "Grâce à l’espace Céladon, j’ai pu travailler sur une vraie production à temps complet, tout en me confrontant au public, qui me donnait des retours encourageants. Cette expérience m’a énormément apporté, et m’a aussi donné davantage confiance en moi et en mon travail". Florence commence alors à exposer ses pièces sur des marchés.

Malgré la chaleur de Marseille et la belle bleue, Florence et son mari décident de partir vivre en Bretagne, au vert. La céramiste fait alors une pause de deux ans pour élever son petit garçon. Elle a repris la céramique de manière active depuis 2009, et il faut dire qu’elle carbure. "Il y a un super réseau de créateurs à Rennes, très ouvert. J’ai rapidement été invitée à des expositions ou des marchés, ou alors on me donnait des tuyaux sur les dates à venir".  La céramiste donne aussi des cours dans une association, mais souhaiterait en donner davantage, notamment aux enfants. "Si je n’avais pas été céramiste j’aurais pu être institutrice. J’aime l’idée de transmettre quelque chose. L’univers de l’école maternelle –primaire me plait énormément, les enfants sont très réceptifs aux travaux manuels". L’idéal pour Florence serait d’allier la création et les cours. "Mais le jour où je verrais que les gens n’aiment plus ce que je fais, je m’arrêterais". Florence Marquet n’est donc pas prête d’arrêter son activité !

Et vous, que pensez-vous des céramiques de Florence Marquet ?

Auteur : Agathe Descamps
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8 réponses to “Florence Marquet : des céramiques épurées et raffinées, des petites fleurs à tomber !”

  1. très beau et raffinée.
    la terre est une matière si agréable et on peut réaliser de si belles choses avec.
    belle découverte et pleins de belles créations a venir isabelle.

  2. Rosalie says:

    Bonjour,

    Grâce à Hellocoton, je découvre ton site et en même temps ta belle sœur Florence qui réalise de très belles œuvres, aux imprimés vraiment délicats et très touchants. Je comprend que tu sois si enthousiaste, je suis également sous le charme des photos que tu nous présente! Je suis sensible à ce style qui irait vraiment bien chez moi, en plus! … on peut acheter des pièces de Florence? Y a un moyen de connaître ses prix, de voir tout ce qu’elle fait? (J’ai consulté son site et il ne me semble pas que les poteries soient mises en vente)

    Bon dimanche!

    • Agathe says:

      Bienvenue sur Parlons création Rosalie ! Merci pour le site et merci pour Florence 🙂
      Pour Florence, oui, elle vend ses poteries. Si tu souhaites passer commande, je peux te ramener ses poteries en avril car elle habite en Bretagne… Pour les prix, n’hésites pas à lui téléphoner, elle te répondra 🙂
      Je te souhaite un bon dimanche et à très bientôt

  3. ju says:

    ouias, c’est quoi ton secret? j’adore les ceramiques de ta belle souer, c’est vraiment beau!!!!! gros bisous!!!

    • Agathe says:

      Lol ! Je sais pas mais je suis contente ! Tu comprends pourquoi je suis fan des poteries de Flo maintenant ! J’espère que tu vas bien… Te réponds plus longuement demain 🙂 Bises

  4. Julian krautboy says:

    C’est vrai qu’elles sont très chouettes ses céramiques!!!!!!!!!

    • Agathe says:

      Ah c’est marrant, j’ai hésité à vous en prendre, et me suis dit que c’était pas trop votre style 🙂 Comme quoi 🙂 !

  5. Comment fais-tu pour avoir autant de votes sur Cosmopolitan? Je veux ton secret… * 🙂