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Quand je suis allée voir l’exposition 200 bagues 20 créateurs à la Galerie Goutte de Terre (lire l'article sur l'expo et le concept de la galerie) j’ai flashé sur  les créations de  Lunaticart, en argent recyclé travaillé. J’ai regretté d’être malade lors du vernissage,  car les exposants auraient été présents et j’aurais pu rencontrer la créatrice de ces bijoux. J’ai alors demandé à  une jeune femme de  la galerie si certains créateurs étaient parfois présents, et elle m’a alors répondu qu’elle était créatrice…en me montrant ses bijoux signés... Lunaticart.  Ah ah ! Pour une fois que j’ai de la chance !

Bérénice (on prononce Béréniché, madame est mexicaine) Schaltegger (oui, c’est la femme du fondateur de la Galerie Goutte de Terre) s’est alors empressée de me montrer son petit atelier derrière la galerie, de me parler de l’initiative de son mari et elle m’a donné énormément de conseils. "Et 'tou' devrait contacter telle personne, et regarder tel site pour transformer tes photos".  Bérénice aurait pu être l’agent du blog. Spontanée, très communicative, dynamique, chaleureuse et très marrante, elle a une personnalité  fantastique.

Pendant nos deux heures de discussion, j’ai été sidérée par sa vie de baroudeuse qui a tourné au conte de fée.  Originaire du nord du Mexique, Bérénice se destinait à une carrière dans le commerce international. "Je voulais voyager, et l’on m’avait dit que le commerce international était le métier idéal pour cela. Mais je me suis vite rendue compte qu’on passait surtout huit heures par jour devant un ordinateur, ce que je ne voulais pas".

Du jour au lendemain, elle vend ses meubles. Elle rencontre un artisan à qui elle raconte son envie de voyager… et son manque d’argent pour réaliser son souhait.  Il lui dit de faire de l’artisanat, que lui vit de ça. Bérénice commence alors à créer des bijoux pour manger et dormir. Et trace sa route à partir de 2000 : Amérique Centrale, Vancouver, Grande-Bretagne, Écosse, Italie, Espagne, Inde…"Parfois je restais quelques jours dans un pays, parfois plusieurs mois. Mon but n’était pas de revenir avec une multitude de photos, de toutes façons je n’avais pas les moyens de m’offrir un appareil, mais je voulais surtout rencontrer des gens". Pendant cinq ans, Bérénice fait donc le tour du monde. Au fur et à mesure,  "créer des bijoux est devenu non plus un besoin pour me nourrir mais pour vivre, je ne voulais plus faire autre chose".

Parler de Bérénice sans parler de sa rencontre avec son mari Raphaël Schaltegger est impossible pour la fleur bleue que je suis. Leur histoire est incroyable. Ces deux là se sont croisés une première fois au Guatemala en 2000, chacun est alors en couple. Deux ans plus tard, ils se retrouvent une nouvelle fois par hasard en Inde (si si c’est vrai) et passent du temps ensemble mais continuent chacun à voyager de leur côté. L’année suivante, c’est en Écosse.  "Nous nous sommes dit que c’était le destin, et nous nous sommes donné rendez-vous l’année suivante à Belle-Ile en Mer car nous avions chacun un chemin à faire, séparément". Depuis 2004, un mariage et un enfant plus tard, ils ne se quittent plus.  Après quatre ans passés à Belle-Ile en Mer, où Bérénice vend ses bijoux l’été sur les marchés et ceux créés par une association du Sud du Mexique dont elle s’occupe. Elle enseigne ainsi à une dizaine de femmes la création de bijoux. En 2009,  ils décident de venir sur Paris pour lancer une galerie éthique et solidaire.

La créatrice a longtemps fait de l’assemblage de pierres comme le Quartz, des graines naturelles ramassées qu’elle perce avec une vieille machine. Elle travaille aussi le macramé. Ce n’est qu’en 2005, quand elle retourne au Mexique, qu’elle suit des cours à l’école d’arts plastiques de bijoux et d’argenterie.  Elle n’y restera que trois semaines, en raison des complications de sa grossesse. Ces trois semaines sont donc les seuls cours qu’a suivis Bérénice, complètement autodidacte. Elle rêverait pourtant de suivre une formation dans une école de bijouterie, mais les inscriptions sont très chères, environ 7 000 euros l’année à l’école de la Rue du Louvre. Elle aimerait ainsi se  perfectionner  : "apprendre de  nouvelles choses est toujours intéressant et apporte de nouveaux horizons, par exemple, je ne sais pas dessiner".

Elle commence la soudure en 2007 et n'utilise que des matières éthiques. "Tous mes bijoux sont en argent recyclé". Mais la motivation première de Bérénice n'est pas de gagner de l'argent.  "Quand je vends un bijou je ne veux pas en profiter, je reverse toujours une partie à des associations. Ma mère m’a toujours inculqué le fait d’aider. J’ai grandi avec l’idée qu’on ne vit pas que pour soi-même, et cette partie de ma vie, l’association que j’ai arrêtée en raison de difficultés évidentes comme les transports, me manque énormément". Depuis un an, Bérénice vit de ses créations. "Mon mari m’a énormément aidée, il m’a permis de ne pas avoir à me préoccuper d’un éventuel manque d’argent".

La créatrice fabrique ses bijoux deux à trois heures par jour. "Les vendre me prend beaucoup de temps. Je prends des photos, je raconte une histoire pour chaque bijou, je réponds aux commandes et aux commentaires et je tente de me faire connaître sur le web, cela prend énormément de temps. Je cherche aussi méticuleusement mes matières premières, vérifie leur provenance".

Les Schaltegger ne feront sûrement que passer par Paris. Bérénice et son mari ont acheté un terrain dans le Sud du Mexique avec le projet d’y construire une maison d’artistes. "C’est notre souhait, mais on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve".

La boutique de Lunaticart sur Etsy : clic clic clic

La Galerie Goutte de Terre: clic clic clic

Auteur : Agathe Descamps
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2 réponses to “Lunaticart: des bijoux en argent hyper stylés… et éthiques”

  1. bague argent says:

    Les bijoux de Bérénice sont superbes, quel talent! J’adore la petite bague argent couronne. En plus si ce sont des bijoux éthiques c’est le must! Je vais de ce pas faire un tour sur son site boutique! Merci pour la découverte!

    • Agathe says:

      Ravie de vous avoir permis de découvrir les bijoux de Bérénice, qui sont effectivement magnifiques 🙂 Et la créatrice est une super nana 🙂