La première fois que j’ai croisé Caroline Di Paolo, qui a créé la marque La Customerie (nom que j’adore au passage), c’était au marché des créateurs de la Bastille en septembre 2010. J’avais le projet de faire un blog mais Parlons création n’était pas encore né. On avait discuté, j’avais failli craquer pour ses portefeuilles Edmond, mais ma bourse ne me le permettait pas à l’époque. Depuis, je n’avais pas eu l’occasion de retourner la voir, et ça a été une super surprise de la recroiser à l’expo-vente Hôtel Bohême, le weekend dernier.
Caroline Di Paolo, jeune femme de 30 ans, est toute simple et parle sans fioritures. C’est une petite nana nature qui n’a pas l’air de se prendre la tête. Dès son adolescence, elle crée des sacs. "Dans ma famille, on est très fans de sacs, mon père achète beaucoup de sacoches, de sac de voyage" me raconte-t-elle. Après son bac, elle souhaite se lancer dans la mode pour homme, et entre à Esmod Paris pour obtenir un diplôme de styliste – modéliste. "Mais finalement, j’ai fait des stages et je n’ai pas trop accroché avec le milieu. De plus, ce que j’aime par-dessous tout, c’est toucher les matières, et quand on est styliste, on passe la majorité de son temps derrière un ordinateur".
En parallèle, elle travaille dans des théâtres (Le Châtelet, Opéra Garnier) en tant qu’habilleuse. "J’ai retrouvé le touché de la matière avec ce travail et c’est comme ça que je me suis relancée dans la mode". Elle se met donc activement à créer des sacs et lance sa marque en 2008, « car je voulais le faire avant mes trente ans ". Au fur et à mesure des expo-ventes les clients lui demandent des accessoires. Porte-monnaie, portefeuille, porte-chéquiers, pochettes, porte-passeport, Caroline ne fait pas les choses à moitié et lance une multitude de modèles d’accessoires qui cartonnent. D’ailleurs, les dix boutiques qui la distribuent en France, en Allemagne et en Belgique ont commencé par lui prendre des accessoires, et on ensuite été séduites par ses sacs.
Le stand de La Customerie est immanquable : les couleurs attirent immédiatement votre regard. "J’ai vécu 7 ans au Mexique durant mon enfance, alors j’ai grandi dans un environnement très coloré. De plus, le théâtre est un milieu où l’on se lâche sur les couleurs, ce qui contribue à mon attrait pour les tissus colorés". D’ailleurs, quand Caroline cherche du tissu, c’est avant tout la couleur qu’elle choisit. Ensuite seulement entre en compte la matière : "je travaille essentiellement avec des matières brutes, le coton, les tissus d’ameublement". Mais encore plus que l’esthétique, son objectif est de proposer des choses pratiques, utiles. "Quand les gens achètent l’une de mes créations, ils jettent souvent l’ancien objet".
La Customerie n’est pas un nom choisi par hasard. Vous vous en doutez. Si la créatrice s’approvisionne au marché Saint-Pierre et dans le sud-ouest, elle récupère beaucoup de tissus et garde toute ses chutes afin de les réutiliser. "Je fais même des boutons avec les toutes petites chutes". Les pièces en cuir qu’elle propose sont quant à elles fabriquées à partir de vieux manteaux. "J’aime bien les tissus qui ont vécu". Caroline propose trop peu de pièces en cuir à mon goût, mais elle me rassure quand elle m’apprend qu’elle va en créer davantage puisqu’elle est actuellement en train de se former.
Caroline n’a pas abandonné son envie de travailler dans la mode homme : "Je propose quelques accessoires, comme des pochettes. Il y a un vrai défi. Il y a très peu d’offres pour les hommes en accessoires, s’ils veulent quelque chose d’original et sympa, c’est tout de suite très cher. D’ailleurs, beaucoup d’hommes s’arrêtent sur mon stand". Mais le but de la jeune femme n’est aucunement de créer une boutique. "J’aime beaucoup rencontrer les gens aux expo-ventes, et je travaille beaucoup en prenant en compte leurs désirs, leur retour sur mes créations. D’autant plus qu’on est toujours mieux placé pour parler de ses créations que les autres. Et mon caractère très extraverti me permet d’être à l’aise. Mais je ne me vois pas dans une boutique toute la journée". Caroline travaille toujours pour les théâtres :"je me partage avec mes deux métiers, mais je ne passe pas assez de temps à développer ma marque. A terme, il faudra que j’arrête le théâtre car je suis dépassée par les commandes".
Si elle ne se rémunère pas, la créatrice arrive à faire vivre sa société en y investissant ce qu’elle gagne. Elle a également les moyens de louer un atelier depuis huit mois. Pour cela, elle crée en moyenne quinze à vingt accessoires par jour. Ses bons mois sont juillet et août, car elle se rend dans le sud-ouest et fait les marchés de créateurs à Anglet, Biarritz, Guéthary etc. Elle participe aussi à Hôtel-Bohême deux fois par an et fait quelques expo-ventes ponctuellement. La jeune femme attend notamment une réponse pour le marché des modes qui se déroule à Roubaix (près de Lille) en décembre prochain. Les nordistes seront sans aucun doute ravis de découvrir ses créations !
Et vous, aimez-vous les créations de La Customerie?
C’est très jolie, mais c’est un peu cher, 54 euros une petite sacoche :S
Je confirme que Caro est une fille très sympa et son travail superbe !
ca y est je me suis fait plaisir avec le petit sac rose, juste magnifique!!!! alors merci agathe de nous faire decouvrir de tres chouettes creatrices!!! bisous!!
Mais de rien, c’est avec plaisir ! Surtout quand je sais que des fans comme toi de création aiment le blog, ca me motive encore plus ! Des bises ma Ju !
les photos donnent super envie d’acheter tout son stand! et en plus, elle a l’air super sympa cette caroline!
Hello 🙂 Merci pour les photos :)… même si c’est facile avec des créations si jolies ! Et elle est effectivement très sympa !
ah oui, on sera ravie de la voir au marché des modes en deembre!!!! en attendant, zou, je file vers le lien, pour voir si le sac rose est tjs en vente!!!!
magnifique ! les ptits sacs, supers originaux !
C’est clair 🙂 Je suis fan aussi !
Et ben oui j’adore les créa de la Customerie… c’est pas bon pour mon porte monnaie ça 🙂
Il faut bien se faire plaisir de temps en temps 🙂 Moi le problème, c’est que je me dis ça tous les jours !