Au salon Création et savoir-faire, le stand de Fanfreluches m’a immédiatement tapé dans l’œil. Les différents liberty qu’utilise Adélaïde Komorn pour réaliser ses bijoux, accessoires et doudous sont sublimes, et les créations proposées le sont tout autant. De plus, atout non négligeable, elle présentait de nombreux modèles, pour tous les goûts et toutes les couleurs.
Je dois reconnaître que quand on a vu toutes ces couleurs, on a un peu de mal à imaginer Adélaïde travailler dans l’administration pénitentiaire, et pourtant, cette maman de trente-huit ans (bon anniversaire madame !) a été éducatrice et conseillère d’insertion et de probation pendant onze ans à la maison d’arrêt de Fresnes. "L’administration m’a plus usée que le boulot en lui-même. J’aime quand ça avance, quand on n’a pas tout le temps des bâtons dans les roues, même si mon métier me plaisait beaucoup. C’était très intéressant au niveau humain et intellectuel, maintenant, je suis dans le futile et ça fait du bien après onze ans passés dans la misère".
Au fil du temps, Adélaïde s’est rendue compte qu’elle aimait travailler seule. "J’aime bien le fait de pouvoir tout contrôler. Je prends les décisions seule, tout comme je prends les risques seule aussi. Et puis j’ai appris beaucoup de choses comme la communication, la conception d’un stand, le marketing, les relations clients, la comptabilité et la fiscalité… Et dans ce milieu, les gens ne sont pas avares de conseils".
C’est suite à la mutation de son mari à Bordeaux qu’elle décide de demander une disponibilité pour le suivre. "Je commençais à poser des congés pour créer et à un moment donné je me suis dit soit j’arrête mes créations, soit je me lance vraiment". Mais la créatrice ne se lance pas à l’aveuglette car depuis plusieurs années déjà, elle vend ses créations sur le marché de sa ville de 15 000 habitants. La marque Fanfreluches est créée en 2008, soit six mois après son installation à Bordeaux.
Adélaïde a dans un premier temps créé des bijoux. C’est suite aux ventes à domicile qu'elle s’est tournée vers les créations pour enfants, au cours de l’année 2009. "Cela permet de varier davantage les modèles. Et puis si une personne m’a acheté un ou deux colliers, elle ne va pas en acheter dix du même modèle".
Et les choses vont vite, voire très vite. Déjà deux présences au Salon Création et savoir-faire, des participations à des salons temporaires mais aussi des marchés de Noël.
Quasiment toutes les créations de Fanfreluches intègrent un liberty : "J’ai toujours été fan. C’est le tissu de l’enfance, ça rappelle pleins de souvenirs. Et puis la qualité de ce tissu est exceptionnelle". Les bijoux d'Adélaïde sont assez discrets. "J’ai affiné ma collection en trois ans : avant je faisais plutôt des grosses pièces, puis je me suis adaptée à la clientèle".
Car les goûts des parisiennes ne sont pas ceux des bordelaises. "A Paris, les clientes n’ont pas peur de la couleur et des choses qui se voient. A Bordeaux, c’est chic, sobre et surtout pas exubérant. On remarque cela pour les sacs également. Les bordelaises portent peu de sacs avec des gros logos" note la créatrice, qui s’emploie à créer deux collections par an. "Je créé des nouveaux modèles pendant deux mois et demi, et ensuite je les vends". Mais elle ne fait que ce qui lui plait, "je me suis lancée pour être libre, alors si je fais pas ce qui me plait… ".
Depuis l’été dernier, elle s’est laissée tenter par le tissu japonais. "C'est un tissu très moderne, très coloré". Pour elle, il présente les mêmes qualités que le liberty, à savoir "style et finesse".
Ce qu'Adélaïde fera dans dix ans, elle n’en sait rien. Reprendre son boulot ? "Je ne m’interdis rien. Tant que je prends du plaisir, je continuerais, mais peut-être qu’une autre activité me plaira tout autant".
Retrouvez les créations de Fanfreluches les 3, 4 et 5 février à la grande braderie de Bordeaux
super chouette cet article et c’est très sympa de découvrir de belles choses !
Ravie qu’il vous plaise ! Au plaisir à Paris ou à Bordeaux !
Merci beaucoup pour cet échange trés agréable ! L’article est super ! A bientôt !