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Laetitia

Depuis son adolescence, la jeune femme voulait devenir archéologue. Mais pendant ses études à la fac, elle tombe enceinte, à 21 ans. Et si elle fait tout pour continuer, elle doit se rendre à l'évidence, il lui faut désormais travailler. Elle est ainsi embauchée au sein de la société qui s'occupe de la restauration de la gare de Rennes, où elle travaille encore aujourd'hui. Mais depuis 14 ans, puisque Lætitia a aujourd'hui 35 ans, les choses ont beaucoup évolué. " Quand j'ai eu ma deuxième fille, trois ans après la première, j'ai pris un congé parental de trois ans. Je me suis beaucoup remise en question, j'étais un peu déprimée car même si mon travail m'a beaucoup apporté notamment sur le plan de ma personnalité, je voulais faire autre chose " me raconte Lætitia. Elle se rend alors dans la maison de quartier qui se situe près de chez elle et leur propose son aide. C'est ainsi qu'elle réalise des visuels pour les spectacles, les conférences, les carnavals etc. " J'ai toujours dessiné, j'ai eu une table à dessin très tôt, mais je ne faisais que des reproductions ".

Wilfried, son 'ami' comme elle dit, le père de ses deux filles, entend un jour parler d'un concours pour illustrer le guide Vivre à Rennes. Lætitia décide d'y participer, et c'est alors qu'elle travaille pendant des mois et des mois pour trouver son coup de dessin, son identité. " Je n'ai pas gagné le concours. Cependant, ils m'ont dit que mon travail était très intéressant, qu'il y avait des choses que je n'assumais pas encore pleinement, mais qu'il fallait à tout prix que je continue ".

Elle a donc continué, et la chance a fini par arriver, en 2007.  Sa collègue parle de son travail aux organisateurs du Festival illustration jeunesse " Salicorne " qui a lieu chaque année à Guichen, sans prévenir Lætitia. Quand les organisateurs l'appellent et lui demandent de participer, elle ne se sent pas capable, mais ils insistent. Et elle accepte:  "J'ai eu un super retour, du public, mais aussi des illustrateurs. Ça m'a donné des ailes ". La directrice du Salon des arts de Guichen la repère et l'invite, et depuis, Lætitia enchaîne les marchés de créateurs, les salons, etc.

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Mais cela ne veut pas dire pour autant que la vie devient facile. Pendant deux ans, la créatrice poursuit son travail à temps plein, pour lequel elle se lève à quatre heures du matin. Entre son boulot, ses créations, les compétitions de badminton et sa famille, c'est le sommeil que Lætitia décide de laisser de côté. " Pendant ces deux ans, j'ai été physiquement éprouvée, j'ai perdu énormément de poids et j'ai même fait une fracture de fatigue, je me suis cassé le pied au travail " confie la créatrice. Ce qui la fait tenir : " la volonté de faire autre chose.  Quand j'étais jeune, j'étais assez lunaire, je lisais énormément, j'adorais les jeux de rôle, j'étais dans ma bulle. En fait, j'ai découvert la civilisation à la fac! Avec mes dessins, je me retrouve à nouveau dans cette bulle. Je suis une rêveuse, et si j'ai été triste à un moment, je pense que c'était parce que toute cette magie avait disparue de ma vie ".

Mais le soutien de ses proches a sans doute joué un peu aussi: " Wilfried, mon frère, ma sœur et mes parents me soutiennent énormément, j'ai beaucoup de chance. D'ailleurs, je pense que le parcours de mon père, qui a monté sa boîte d'informatique et une école de trial (la première de Bretagne me précise-t-elle) nous a influencé, car mon frère a créé son entreprise de design et ma sœur son label de musique. C'est un peu notre modèle ! ".

Admirative des "petits bonhommes", Lætitia cherche son personnage. " Plus qu'un univers, je voulais vraiment avoir un petit personnage. Au début, ils avaient ces gros yeux un peu hagards, et puis, au fur et à mesure, je leur ai dessiné un chapeau ". Si les personnages de Lætitia sont remarquables, ce qui me fascine c'est l'utilisation qu'elle fait des couleurs et des matières. " La couleur fait vraiment partie de mon univers. Avant, je faisais des aquarelles, mais toujours avec des couleurs vives ". Et puis la créatrice s'est mise à travailler les matières: feuille d'or, papier murier, papier népalais, tissus... Ses tableaux, ses cadres et ses lampes sont un véritables mélange de matières. "Plus ça va, plus j'en utilise " convient Lætitia.

Lampes

L'activité créative de Lætitia fonctionne bien depuis un an. "Je gagne plus avec mes créations qu'avec mon salaire, mais ce n'est qu'un mi-temps" relativise-t-elle. Son gros succès, se sont ses lampes, aussi magnifiques éteintes qu'allumées. " C'est un véritable hasard, j'avais dessiné à l'aquarelle et j'avais renversé de l'eau dessus. La feuille avait gondolé, du coup je l'ai tournée de l'autre côté pour lui redonner sa forme initiale. Je suis arrivée à cette forme cylindrique, le rendu était intéressant. J'ai couru vérifier autour d'une ampoule si la lumière passait à travers le papier, et le lendemain je créais ma première lampe, fermée par des agrafes ! " se souvient la créatrice. Elle réalise encore des visuels (Le guide des toilettes sèches, carte des jardins partagés et collectifs de Grenoble ), ses illustrations ont été éditées en cartes postales par 1.2.3Grenouilles et elle a pour projet d'illustrer un livre pour enfants.

Le temps passé en famille se fait donc rare parfois, " mais quand on se voit, c'est toujours agréable, on a plein de choses à se raconter ". De toutes façons, nous avons toujours fonctionné de la sorte, et ça fait quinze ans que ça marche ! " Lætitia est à mi-temps depuis septembre. L'idéal pour elle serait de pouvoir se consacrer pleinement à ses créations et elle est optimiste : " j'ai au moins une commande de lampe par mois, et vu l'ascendance que ça a pris, j'y crois ". Sollicitée par la créatrice Sorsha, depuis juin 2010, Lætitia partage une boutique à Plélan, à l'entrée de la forêt de Brocéliande, avec Sorsha et Aurel-C.  Toutefois, faute de passage, celle-ci va bientôt fermer.

Lætitia pense malgré tout à sa prochaine boutique. " Sorsha va lancer la sienne à Gacilly prochainement, Aurel-C et moi avons décidé de prendre le temps, mais nous songeons a en lancer une nouvelle, à Rennes ".  Lætitia m'a dit au début de l'entretien que " lorsqu'on est en pleine remise en question, il ne faut pas se décourager ". Elle en apporte la preuve.

La créatrice que Lætitia vous invite à découvrir et dont elle aimerait lire le portrait : l'illustratrice Elodie Nouhen

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Les prochaines dates de Lætitia Percheron :

5/12 : marché de créateurs de Vezin-le-coquet (Ille et Vilaine)
10/I2 : marché de noël de Bourgbarré (Ille et Vilaine)
11/12, 12/12: Marché de noël de Chateaugiron (Ille et Vilaine)
16/12: Marché de noël du Jardin Moderne à Rennes
18/12 : marché de Noël de Romillé (Ille et Vilaine)

Auteur : Agathe Descamps
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